Publiée pour la première fois le 4 novembre 2020 et mise à jour en permanence ; dernière mise à jour le 6 janvier 2021 (changements détaillés ci-dessous). Toutes les revues de cette collection spéciale sont en accès libre
Cette collection spéciale fait partie d'une série de collections sur la COVID-19. Elle a été publié à l'origine en anglais et est également disponible en chinois simplifié, farsi, français, allemand, japonais, coréen, malais, portugais, russe et espagnol.
La rééducation a été identifiée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une stratégie de santé essentielle, au même titre que la promotion, la prévention, le traitement et les soins palliatifs. Pour l'OMS, la rééducation est un élément essentiel de la couverture sanitaire universelle et une cible centrale de l'objectif 3 du développement durable des Nations unies : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge. La rééducation se concentre sur le fonctionnement global de la personne dans son ensemble, y compris les comorbidités. Par conséquent, la rééducation des personnes qui ont été contaminées par la COVID-19 doit tenir compte non seulement des conséquences de la maladie mais aussi des effets des traitements appliqués pendant la phase aiguë. Pour l'OMS, le fonctionnement (l'objectif de la rééducation) est un indicateur clé de la santé, au même titre que la mortalité et la morbidité, qui permet de saisir l'impact des maladies et des blessures sur les fonctions corporelles, les activités humaines et la participation. La rééducation sert intrinsèquement à réduire l'invalidité, ce qui a de vastes répercussions sanitaires, sociales et économiques.
Cette collection spéciale est le résultat d'une collaboration au sein du domaine transversal de Cochrane sur la rééducation Cochrane Rehabilitation, avec une implication rigoureuse des parties prenantes : le comité de pilotage de l'action REH-COVER (Rehabilitation COVID-19 Evidence-based Response) et le et le comité consultatif du domaine transversal de Cochrane sur la rééducation. La liste convenue des affections pertinentes est le fruit d'un processus structuré de hiérarchisation visant à identifier la liste des affections, puis à revoir leur inclusion, à l'exception du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), pour lequel le Réseau Cochrane Santé Mentale et Neurosciences a été consulté.
Ce travail de collaboration a permis d'identifier les conditions suivantes comme étant pertinentes pour le programme de rééducation de l'OMS :
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Syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et syndrome restrictif pulmonaire
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Syndrome post-soins intensifs
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Troubles de déglutition post-extubation
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Défaillance de plusieurs organes et choc
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Syndrome de stress post-traumatique (SSPT), dans le contexte de la rééducation
Cette collection spéciale se concentre sur les interventions de réadaptation et de rééducation pour chacune de ces conditions, mais il convient de noter que le processus de rééducations des patients contaminés par la COVID-19 en pratique sera effectué par des équipes multi-professionnelles avec une stricte collaboration interdisciplinaire, en fonction des besoins de l'individu.
Certaines revues de cette collection ont des dates de recherche plus anciennes que celles qui seraient normalement prises en compte pour l'inclusion dans une collection spéciale. Elles ont été incluses par souci d'exhaustivité car elles répondent aux questions pertinentes soulevées par l'exercice de hiérarchisation des priorités. Veuillez noter que les revues incluses dans cette collection spéciale résument les données probantes, et leur inclusion ne signifie pas que les interventions examinées se sont avérées être efficaces.
Cette collection spéciale comprend des revues systématiques de réalisées par : le groupe sur les soins intensifs et urgences, le groupe Cochrane sur les affections neuromusculaires, le groupe Cochrane sur les douleurs et soins palliatifs et le groupe Cochrane sur le trouble mental fréquent.
Mise à jour du 6 janvier 2021 : ajout d'un lien vers la traduction en coréen et ajout d’une nouvelle réponse clinique de Cochrane à la revue « Le rôle des journaux de patients dans le rétablissement d'une maladie grave », « Techniques d’augmentation de la toux pour l’extubation ou le sevrage de la ventilation mécanique chez des patients gravement malades » et « Entraînement des muscles respiratoires chez les enfants et les adultes atteints d'une maladie neuromusculaire ».
Syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et syndrome restrictif pulmonaire
Cette section comprend des revues liées à la réadaptation du SDRA, la plus importante condition connue liée à la COVID-19 sévère. Il comprend également le syndrome restrictif pulmonaire dû à la fibrose parenchymateuse.
Les manœuvres de recrutement impliquent des élévations transitoires de la pression des voies aériennes appliquées pendant la ventilation mécanique pour ouvrir (« recruter ») les unités pulmonaires affaissées et augmenter le nombre d'alvéoles participant à la ventilation courante. Les manœuvres de recrutement sont souvent utilisées pour traiter les patients en soins intensifs qui souffrent du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), mais l'effet de ce traitement sur les résultats cliniques n'a pas été bien établi. Cette revue vise à déterminer les effets des manœuvres de recrutement sur l'oxygénation et les événements indésirables (par exemple, le taux de barotraumatisme) chez les adultes atteints de SDRA. Réponses Cliniques de Cochrane associées Quels sont les effets des manœuvres de recrutement sur les adultes atteints du syndrome de détresse respiratoire aiguë soumis à une ventilation mécanique ?
Les techniques d’augmentation de la toux, telles que le recrutement alvéolaire ou la toux assistée manuellement et mécaniquement, sont utilisées pour prévenir et gérer les complications respiratoires associées aux maladies chroniques, en particulier les maladies neuromusculaires, et pourraient améliorer les résultats à court et à long terme pour les personnes atteintes d’insuffisance respiratoire aiguë. Cette revue vise à déterminer la réussite de l’extubation à l’aide de techniques d’augmentation de la toux par rapport à l’absence d’augmentation de la toux chez les adultes et les enfants gravement malades souffrant d’insuffisance respiratoire aiguë et admis dans un service de soins intensifs capable de prendre en charge des personnes ventilées mécaniquement (comme une unité de soins intensifs, un centre de sevrage spécialisé, une unité de soins respiratoires intermédiaires ou une unité de dépendance élevée). Réponses Cliniques de Cochrane associées : Pour les personnes gravement malades, les techniques d'augmentation de la toux aident-elles à l'extubation ou au sevrage de la ventilation mécanique ?
Les maladies neuromusculaires provoquent une incapacité physique généralement due à une perte progressive de la force musculaire des membres, et pour certaines personnes, il peut également y avoir une faiblesse des muscles respiratoires.. On pourrait s'attendre à ce que l'entraînement des muscles respiratoires (EMR) améliore la faiblesse musculaire respiratoire ; cependant, les effets de l'EMR sont encore incertains. Cette revue évalue les effets de l'EMR pour les maladies neuromusculaires chez les adultes et les enfants, en comparaison avec un entraînement simulé, l'absence d'entraînement, un traitement standard, des exercices respiratoires ou d'autres types ou intensités d'EMR. Réponses Cliniques de Cochrane associées : Pour les personnes atteintes de maladies neuromusculaires, quels sont les effets de l'entraînement des muscles respiratoires ?
Rééducation du syndrome post-soins intensifs
Cette section contient des revues relatives à la rééducation de la plus importante séquelle probable du traitement de COVID-19 : le syndrome post-soins intensifs.
Interventions pour prévenir la polyneuropathie et la myopathie de réanimation
La polyneuropathie ou myopathie de réanimation (PRN/MPR) est une complication fréquente dans l'unité de soins intensifs (USI) et est associée à une ventilation mécanique prolongée, à un séjour plus long en USI et à une mortalité accrue. Cette revue vise à examiner systématiquement les données probantes issues d'essais contrôlés randomisés concernant la capacité de toute intervention visant à réduire l'incidence des PNR et MPR chez les individus en phase critique. Réponses Cliniques de Cochrane associées Quels sont les effets des interventions utilisées pour prévenir la polyneuropathie ou la myopathie de réanimation chez les patients en unités de soins intensifs ?
Les patients atteints d'une maladie évolutive avancée présentent souvent une faiblesse musculaire, ce qui peut avoir un impact négatif sur leur capacité à être indépendants et sur leur qualité de vie. Chez les patients qui ne peuvent pas ou ne veulent pas faire d'exercice sur l'ensemble du corps, la stimulation électrique neuromusculaire (SENM) pourrait être un traitement alternatif pour améliorer la force musculaire des membres inférieurs. Les programmes SENM semblent être acceptables pour les patients et ont conduit à des améliorations de la fonction musculaire, de la capacité d'exercice et de la qualité de vie. Cette revue examine l’innocuité et l'acceptabilité de la SENM sur la force musculaire des quadriceps chez les adultes atteints d'une maladie avancée, ainsi que leurs effets sur la fonction des muscles périphériques (force ou endurance), la masse musculaire, la capacité d'exercice, l'essoufflement et la qualité de vie liée à la santé. Réponses Cliniques de Cochrane associées La stimulation électrique neuromusculaire améliore-t-elle les résultats chez les adultes atteints d'une maladie avancée et présentant une faiblesse musculaire ?
Le rôle des journaux de patients dans le rétablissement d'une maladie grave
Lors de l'admission à l'unité de soins intensifs (USI), les patients subissent des stress physiques et psychologiques extrêmes, y compris l'environnement anormal de l'USI. Ces expériences ont un impact sur le rétablissement d'un patient après une maladie grave et peuvent entraîner des troubles physiques et psychologiques. Une stratégie qui a été élaborée et mise en œuvre par le personnel clinique pour traiter la détresse psychologique courante chez les survivants de l'USI est l'utilisation de journaux de patients qui fournissent un historique de la cause de l'admission du patient aux soins intensifs et un récit continu décrivant les activités quotidiennes. Cette revue évalue l'effet d'un journal ou de son absence sur les patients, leurs soignants ou leur famille, pendant le rétablissement du patient après son admission à l'USI. Réponses Cliniques de Cochrane associées : Quels sont les avantages des journaux intimes pour les personnes qui se remettent d'une admission dans une unité de soins intensifs (USI) ?
Syndrome de stress post-traumatique (SSPT), dans le contexte de la rééducation
Cette section contient des revues pertinentes pour les soins cliniques des personnes qui souffrent d'une maladie mentale à la suite d'un événement traumatique grave, comme une maladie grave. Des revues relatives à la rééducation clinique ont été incluses.
La PCT est une psychothérapie manuelle non traumatique pour les adultes atteints du SSPT. La PCT a été conçue à l'origine comme un comparateur de traitement dans des essais évaluant l'efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale axée sur le traumatisme (TF-CBT). Des essais récents ont indiqué que la PCT peut être une option thérapeutique efficace pour le SSPT et que les patients pourraient abandonner la PCT à des taux inférieurs par rapport à la TF-CBT. Cette revue évalue les effets de la PCT chez les adultes atteints du SSPT. Réponses Cliniques de Cochrane associées Quels sont les effets de la thérapie centrée sur le présent pour les adultes souffrant de stress post-traumatique (SSPT) ?
Les psychothérapies axées sur les traumatismes dispensées par des thérapeutes sont les traitements de première ligne acceptés pour le SSPT. Cependant, de nombreux obstacles limitent le recours au traitement, tels que le nombre limité de thérapeutes spécialisés dans ces interventions, le coût et les problématiques liées à l’observance thérapeutique, comme le temps libre, la garde des enfants et le transport, associées à la nécessité de suivre des consultations hebdomadaires. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) sur Internet est une solution alternative efficace et acceptable aux thérapies dispensées par des thérapeutes pour traiter l’anxiété et la dépression. Cependant, les thérapies sur Internet sont moins nombreuses et moins étudiées dans le cadre du SSPT, et l'efficacité de la thérapie cognitive et comportementale sur Internet (TCC-I) est incertaine en ce qui concerne le SSPT. Cette revue évalue les effets de la TCC-I dans le traitement du SSPT chez l’adulte. Réponses Cliniques de Cochrane associées Comment les thérapies cognitives et comportementales basées sur Internet se comparent-elles aux soins habituels pour les adultes souffrant du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) ?
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est un traitement des troubles anxieux fondé sur des données probantes. Comme de nombreuses personnes ont des difficultés à accéder au traitement, en raison de divers obstacles, les chercheurs ont étudié la possibilité d'utiliser l'internet pour dispenser la TCC. Il est important de s'assurer que la décision de promouvoir un tel traitement est fondée sur des données probantes de haute qualité, et cette étude évalue les effets de la TCC sur Internet accompagnée par un thérapeute (TCCI) sur la rémission du diagnostic des troubles anxieux et la réduction des symptômes d'anxiété chez les adultes par rapport à une liste d'attente (témoin), à la TCC non guidée ou à la TCC en cabinet. Réponses Cliniques de Cochrane associées Quels sont les bénéfices de la thérapie cognitivo-comportementale (accompagnée par un thérapeute) lorsqu'elle est dispensée sur Internet ?
Les personnes vivant dans des situations humanitaires (comme à la suite d'une crise déclenchée par des catastrophes naturelles) dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) sont exposées à une constellation de facteurs de stress qui les rendent vulnérables aux troubles mentaux. Les troubles mentaux particulièrement prévalents dans ces milieux comprennent le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et les troubles dépressifs majeurs, l'anxiété et les troubles connexes. Cette revue vise à comparer l'efficacité et l'acceptabilité des thérapies psychologiques, par rapport aux conditions de contrôle (liste d'attente, traitement habituel, placebo, placebo d'attention, placebo psychologique ou l’absence de traitement), visant à traiter les personnes atteintes de troubles mentaux vivant dans les PRFI affectés par les crises humanitaires. Réponses Cliniques de Cochrane associées Quels sont les bénéfices et les risques des thérapies psychologiques pour les enfants des pays à revenu faible et intermédiaire touchés par des crises humanitaires ? et Quels sont les bénéfices et les des thérapies psychologiques pour les adultes des pays à revenu faible et intermédiaire touchés par des crises humanitaires ?
Remerciements
Cette collection spéciale a été développée par :
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Stefano Negrini, Carlotte Kiekens, Chiara Arienti et Stefano Giuseppe Lazzarini (domaine transversal de Cochrane sur la rééducation), travaillant avec le comité de pilotage de l'action de couverture REH, le comité consultatif du domaine transversal de Cochrane sur la rééducation et les comités du réseau Cochrane de santé mentale et de neurosciences
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Jess Hendon et Sarah Hetrick (groupe Cochrane sur le trouble mental fréquent)
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Katherine Jones (Réseau Cochrane Santé Mentale et Neurosciences)
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Toby Lasserson et Monaz Mehta (Département éditorial et des méthodes Cochrane)
Les contributeurs souhaitent remercier les groupes de revues Cochrane du réseau Cochrane de santé mentale et de neurosciences pour leur consultation.
Traduction
Cette collection spéciale a été traduite Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr
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Institut de réhabilitation de Montecatone
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